Paolo Vitali & Sonja Brambati
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MONGOLIE
Les éleveurs de rennes de Tuvian
(Le peuple Tsaatan ou Dukha)
VTT Septembre 2016
Gallerie Photo - Carte
Photo de Franco Scotti, Ruggero Vaia, Paolo Vitali
Traduction française par Eric Chabert et Pascal Tillard.
Le tour de Mongolie en quatre voyages

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Comment est-ce possible, encore la Mongolie?!
Quand nous avons dit à nos amis que cette année, pour nos vacances, nous allions retourner en Mongolie, la réaction la plus commune fût l’étonnement. “Quoi !!! Encore la Mongolie?! Mais n’existe-t-il pas d’autres pays encore plus magnifiques à parcourir?”. Effectivement cela peut sembler étrange ou répétitif. La Mongolie est, pour la plupart d’entre nous, vue comme un pays aux paysages monotones, composés de landes âpres et de déserts, mais rien n’est plus faux.
Les paysages Mongoliens vont des sommets de plus de 4000m, des lacs alpin, de la taîga Sibérienne aux prairies sans limites en passant par les déserts de pierres ou de sable ... Parfois pendant quelques jours les panoramas semblent répétitifs, mais heureusement en voyageant en VTT vous avez tout loisir d’en découvrir les facettes qui restent invisibles à ceux qui optent pour les 4x4.
Nos vélos, sont à notre avis, le moyen idéal pour découvrir et apprécier la chaleur, la force mais aussi la gentillesse de ces hommes et de ces femmes, capables de vivre isolés du reste du monde, dans de simple tentes, même en hiver lorsque la température descent en dessous de -40°C ! 
Et puis l’espace, tellement d’espace! Espace sans limite, ni routes, ni maisons, ... juste l’immensité et la nature encore vierge! Lieu prêt à accueillir une vie simple, sans obligation où l’imagination peut vagabonder sans limites, où l’esprit créatif est de rigueur pour se débrouiller seul dans des lieux inhabités et sans aucun confort. Immenses espaces qu’il n’est plus possible de trouver en Europe
Alors OUI, encore la Mongolie et nous espérons y revenir encore très prochainement ...
Dans l’extrème nord de la Mongolie, entre le lac Hovsgol et la dépression de Darhad il y a une région qui nous a fasciné lors de nos précédents voyages, et que nous nous étions promis de révisiter. En particulier nous étions fascinés par l’idée de pouvoir atteindre le camp de la tribu Tuvian, le fameux “Peuple des Rennes”. Ce groupe ethnique a maintenant été réduit à un peu plus de 300 personnes, divisé en deux groupes principaux d’une quarantiane de famille chacune. Ils vivent toutes l’année dans la Taïga, à la frontière de la Sibérie, se déplacant leur campement environ six fois par an, à la recherche de paturages pour leurs rennes. Leurs tentes sont simlaires aux tipis des indiens américains, n’ayant qu’une seule épaisseur de peau pour les isoler de l’extérieur, en son centre un poêle à bois rudimentaire, de simples lits en bois complètent leur mobilier. Il n’y a ni routes, ni pistes, ni téléphones, ni télévision encore moins de connection interne et pas de docteurs si ce n’est un chaman. Ils vivent dans un environnement aux conditions extrèmes, en hiver les températures chutent jusqu’à -55°C. Pourtant ils existent encore et pour le moment ils continuent de résister. Les nouvelles générations suivent une scolarité dans des internats dispersés dans des villages voisins. Ils peuvent désormais choisir de ne pas poursuivre une existence aussi dure. Il n’est donc pas certain que ce mode de vie puisse se poursuivre très longtemps…
Ce peuple, les lacs merveilleux des Tsagaannuur ainsi que les plaines autour de Tsagaan Uul constituent les souvenirs inoubliables de notre tout dernier voyage en Mongolie.
A suivre ....
 Paolo & Sonja

Notre découverte de la Mongolie en quatre étapes
Au début de l’été 2006, nous grimpions avec des amis les falaises de la région du lac Lecco. A l’ombre d’un surplomb, nous discutions de l’endroit idéal pour un raid en VTT. Nous le voulions à la fois, inhabituel, fascinant, hors des sentiers battus, loin de toutes routes et au milieu des vastes espaces. C’est alors que l’un d’entre nous a suggéré la Mongolie. Qui aurait pu imaginer que c’était le début d’une avanture magnifique qui nous a déjà conduit quatre fois trois semaines en Mongolie pour découvrir en pédalant ces paysages magnifiques ?
« Le cousin de la femme de l’un de mes amis connait un Mongol qui peut vous aider » … ce fût le début de la collecte d’informations devant nous permettre d’organiser notre prochain voyage. L’idée première était de voyager en autonomie avec nos VTT lourdement chargés de sacs, tentes, eau et nourriture. Cependant, sur un site le récit d’un périple effectué de la sorte par deux voyageurs, qui après plusieurs mois d’efforts intenses, n’avaient parcouru qu’une distance relativement faible, nous en a dissuadé. Nous avons alors compris qu’en seulement trois semaines de vacances, nous ne verrions qu’une toute petite partie de la Mongolie. La solution idéale s’est alors révélée être le vélo, mais avec des véhicules d’assistance qui transporteraient tout le matériel, et installeraient les tentes ou prépareraient les yourtes chaque soir. Nous avons trouvé une agence à Oulan-Bator qui pouvait assurer une telle logistique, et avec son aide, nous avons organisé notre premier voyage:
du lac Hovsgol à la capitale.
L’ambiance de notre petit groupe de cyclistes intrépides, consitué de Sonja, Amos, Sergio Barbalama, Elide et moi fût merveilleuse. Nous n’oublierons jamais l’expérience hors du commun de faire du vélo (loués dans un état de délabrement avancé) à travers les beaux paysages aux couleurs d’or de l’automne Mongolien.
De retour en Italie, j’étais excité en regardant les photos de notre voyage. Et je ne pouvais imaginer trouver un autre endroit aussi propice à ce genre de périple. Aussi, en septembre 2007, le même groupe, avec en plus notre amie Raffaele est retourné à Oulan-Bator. Cette fois encore l’agence UAZ nous a apporté son soutien logistique. Nous sommes parti en vélo (une fois de plus loués et en piteux état) depuis la capitale
en direction de l’est puis cap sur Dalanzadgad au coeur du désert de Gobi.  Pour Raffaele, novice dans ce type d’aventure, ce fût une agréable surprise. Pour les autres c’était la confirmation de la beauté de ces lieux sauvages et de l’hospitalité des gens extraordinaires qui y vivent dans des conditions extrèmes pendant la majeure partie de l’année.
Nous avions alors fait en vélo la moitié du tour de la Mongolie. Nous pensions déjà à la prochaine étape, lorsque malheureusement Sonja eu un grave accident qui a signifié le report de notre voyage
 du Hovsgol en direction de l’ouest de la Mongolie, prévu initialement pour 2008.
En 2011, nous avons formé un nouveau groupe de “cyclistes intrépides”, Mario, Franz, Silvana et nos amis Suisses Carlo et Lorenza remplacèrent Rafaèle et Amos qui ne pouvaient se joindre à nous. Après de sérieuses recherches, nous avons enfin trouvé des VTT décents pour faire ce voyage. Nous étions le 14 septembre sur le rives du lac Hovsgol en pleine tempête de neige avec les deux premières nuits des températures de atteignant les -18°C. Heureusement le camp de yourtes où nous étions était bien organisé et nous n’avons pas manqué de bois pour nous chauffer. Après ces deux jours glacial, le ciel pur et bleu typique du mois de septembre en Mongolie est revenu. Depuis le lac Hovsgol nous avons franchi la chaine montagneuse pour établir notre camp dans la magnifique région des lacs de Tsagaannuur. Puis plein ouest, à travers  montagnes et vallées en direction d’Ölgii. De tous nos voyages c’était certainement le plus beau et le plus varié de part la richesse et la splendeur de ses payages. La cerise sur le gateau fut notre arrivée (mais ce n’était pas un pur hasard) à Ölgii le premier jour du célèbre “Festival des Aigles”. Ce spectacle valait bien l’inconfort de nos deux premiers jours dans le froid.
Maintenant, pour achéver notre tour de la Mongolie, seul nous manque le parcours allant
 d’Öglii au Dalanzadgadmais nous avions des difficultés pour former un groupe pour ce voyage. Par coïncidence, quatre cyclistes de Tusany nous ont contactés pour avoir des informations sur l’organisation d’un raid en VTT en Mongolie. Nous avons été plus qu’heureux de rejoindre leur groupe, rapidement imités par les amis qui nous avaient accompagnés lors de nos précédents voyages en Mongolie qui ne pouvaient résister à l’occasion d’y retourner. Nous étions quatorze au départ la dernière étape de notre tour de la Mongolie en VTT.
En dehors des premiers jours dans les montagnes de l’Atlaï, ce quatrième voyage a eu les paysages les plus répétitifs, car nous avons passés la plupart du temps dans la région de Gobi. Même si des collines aux steppes en passant par les dunes, chaque jour nous offrait de belles surprises, et les nuits étaient éclairées par une pluie d’étoiles filantes comme nous ne pouvons plus en voir en Europe. Chaque jour nous adaptions notre itinéraire en fonction des conditions météorologiques. Mais l’ambiance dans le groupe était excellente et personne ne s’est jamais plaint, ce qui, dans un groupe aussi important composé de personnes qui pour la plupart ne s’étaient jamais rencontrées, n’était pas gagné d’avance.
Maintenant la boucle est bouclée, mais je cherche encore une région aussi magnifique pour de nouvelles aventures en VTT. Je pense que je vais faire ce que j’ai fait les années précédentes, alternant entre la Mongolie et d’autres pays en Afrique peut-être, car l’attrait de la Mongolie reste toujours très présent !
Paolo Vitali

A la rencontre des gardiens de rennes Tuvian, jour après jour
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Lundi 29 aout
Moscow-Ulaambaatar-Bulgan-Uran Togoo
Nous sommes arrivé à Oulan-Bator très tôt par un matin gris et pluvieux. Pour des raisons économiques, il y a maintenant moins de vols entre Oulan-Bator et Moron, nous allions donc partir en bus, pour traverser une grande partie de la Mongolie, afin d’atteindre le point de départ de notre aventure. Premier changement dans le plan élaboré depuis la France. Au lieu de récupérer du décalage horaire par une journée de découverte d’Oulan-Bator, nous avons commencé par patienter quelques heures les deux minibus chargés de nos vélos de location. Première expérience du “temps Mongol” : Les choses attendues arrivent ... un jour ou l’autre ... Installé dans nos minibus nous débutons les 24h de trajet nous menant au point de départ de notre expédition cycliste. Pour ceux d’entre nous qui visitions la Mongolie pour la première fois, cette longue journée en bus, était déjà un avant-goût des superbes paysages que nous allions parcourir tout au long de notre périple. Les haut parleurs du mini bus diffusaient une musique pop des années soixante-dix dont les clips défilaient sur le rétroviseur, première de nos nombreuses expériences inoubliables. Nous avons traversé Bulgan, puis à la nuit tombée nous sommes arrivés au camp de yourte d’Uran Togoo, le temps avait changé, le ciel sans aucun nuage était constellé d’étoiles plus brillantes les unes que le autres. Dormir dans une yourte est une expérience fascinante dont je ne me lasse jamais. 
Mardi 30 aout
Uran Togoo-Mörön-Uushigiin Uver-Hargant 
Nous nous sommes réveillé à Uran Togoo sous le traditionel ciel bleu d’un mois de septembre en Mongolie, après un robuste petit-déjeuner, retour au mini bus pour continuer notre voyage. Juste avant d’atteindre Moron, nous atteignons enfin le point de départ de notre raid VTT. Après avoir bien apprecié le premier de nombreux repas mémorables pris dans des endroits étonnants, nous enfourchons nos VTT de locations, tous de bonne qualité et en parfait état, et nous roulons sur la seule route goudronnée que nous emprenterons durant ces deux semaines qui vont suivre. Une fois à Mörön le tarmac cède la place à des routes de terres. Nous traversons la ville, passons à côté d’un petit aéroport et suivons finalement une belle piste en terre qui nous mène dans le désert, au coeur de notre aventure. Après environ une heure nous atteignons le site archéologique d’Uouchigiin Uver constitué de nombreuses pierres gravées de l’age de bronze. La plupart repésente des rennes, des armes et certaines des figures humaines très rarement représentées à cette époque. Après en avoir admiré et photographié un grand nombre, nous repartons pour Hargant. Le camp de yourte qui avait accueilli notre groupe en 2006 est en rénovation. Un camping “sauvage” avec nos tentes de deux personnes est établit dans un méandre de la rivière Delgermoron. Avant de nous coucher, nous admirons une fois encore le ciel étoilé et la Voie Lactée qui ressemble à un tapis de lumière de Noël ! 


Mercredi31 aout
Hargant-Hatgal-Lake Hovsgol 
J’ai déjà effectué ce tronçon en 2006, mais j’étais heureux de le parcourir de nouveau, entouré par les magnifiques panoramas de ces collines Mongoliennes qui s’étendent à perte de vue. Comme nous passions à proximité d’une cabane en bois située au milieu de nulle part, avec l’hospitalité typique de la Mongolie, la famille qui l’habitait nous a invité à déguster les quelques gateaux sec, fait maison, qui lui restait. J’ai vu dans les yeux de mes amis, un émerveillement identique à celui ressenti 10 ans plutôt lors de mon premier voyage en Mongolie. Après quelques trop brefs moments passés en leur compagnie, il était temps pour nous de reprendre notre périple. Nous avons été escorté, durant le premier quart d’heure, par le plus jeune garçon de la famille, qui tenait à nous montrer sa grande technique équestre. Ce jour là, notre pause de midi était, au bord d’un lac salé dont les berges tapissées d’algues rouge carmin offrait un spectacle spontueux et ce d’autant plus qu’une horde de chevaux ayant de l’eau jusqu’au jarret semblait y dormir paissiblement. Après cette halte nous avons repris nos VTT et continué en direction du lac Hovsgol dont nous avons découvert l’immensité et la beauté des panoramas à la fin d’une descente spectaculaire. 
Jeudi 1 septembre
Lake Hovsgol

Cette région de la Mongolie est, non sans raison, l’une des plus populaire. De nombreux centres touristiques dissimulent leurs yourtes entre les pins bordant ses rives. En septembre la plupart des touristes étant parti, nous avions ce lieu à la fois calme et grandiose pratiquement pour nous seuls. La journée de repos prise dans des yourtes luxueuses nous à permis d’en profiter. Certains pêchant, d’autres se baignant ou explorant les alentours en vélo pendant que les derniers à dos de cheval suivaient Baatar (ce qui signifie Héros en Mongol), le charismatique fils d’un célèbre shaman et shaman lui-même, en direction d’un pic dominant le lac et offrant une vue à couper le souffle.


Vendredi 2 septembre

Lake Hovsgol-Har Us-Ulhonii Davaa (2298 m)- Rivière Arisa
Nous nous réveillons sous la pluie, juste le jour où nous devons franchir la chaîne montagneuse de l’Horidol Saridag. Baatar nous a demandé de lever le camp rapidement, car si la pluie continuait ainsi, nous ne pourrions plus franchir les rivières et atteindre l’endroit prévu pour notre prochain camp. A vélo dans un sol spongieux (mais sans aucune mesure avec ce qui nous attendait par la suite) nous atteignons le col d’Ulhonii. A peine la descente entamméé, le sol fût trop marécageux pour l’un de nos mini bus 4x4 d’origine russe pourtant aguerri à ce type de terrain, il s’y est embourbé jusqu’à la caisse. Quatre heures plus tard, après avoir détourné l’eau qui ruisselait, utilisé des pierres et du bois, creusé, tiré, poussé, juste quand le crépuscule commençait à tomber, nous avons finalement réussi à le libérer de sa prison de boue. Un grand soulagement, nous n’allions pas devoir dormir dans ce marécage. Mais nous étions encore loin du site prévu pour notre camp. Ce n’est qu’à la nuit tombée, après avoir pédalé dans ces marécages et traversé à maintes reprises la même rivière aux eaux froides gonflées par les pluies, que nous avons enfin atteind la rivière Arisa dont les berges plus fermes allaient acceuillir nos tentes pour la nuit. Nous espérions tous secrètement passer des vacances aventureuses en Mongolie, nous étions ce jour là plus que comblé.  
Samedi 3 septembre
Rivière Arisa-Horidoliin Davaa (2238 m)-Renchinlhumbe
La pluie incessante avait encore grossi les rivières, le seul terrain possible était un dédale de grosse pierre sur lequel faire du VTT relevait de l’exploit. Nous avons décidé de faire l’étape du jour en minibus. Cette option c’est révélée judicieuse, il nous aurait été souvent impossible de traverser les nombreuses rivières en crue que nous avons croisé ce jour. Notre objectif la dépression de Darhad n’était atteignable que grâce à nos minibus tout terrain. Dieu merci nous avions écouté Baatar, un jour plutart et nous n’aurions jamais trouvé de gué pour passer, même avec nos minibus. Notre seul véritable regret, est que constament cerné par les nuages, nous n’avons pas pu apprécier pleinement les montagnes grandioses dans lesquelles nous nous sommes frayé un chemin. Arrivé à Renchinlhumbe, une famille nous a offert l’hospitalité, au chaud et au sec dans le seule pièce de leur maison (hormis la cuisine dans laquelle nous avons pris notre souper) nous avons rapidement sombré, blottis dans nos duvets, dans les bras de Morphée. 

Domenica 4 septembre
Renchinlhumbe-Darhad-Depression de Targan-Hogorgin Gol
Ce fût l’un des plus beau jour de notre voyage. Le soleil était revenu dans la dépression de Darhad. C’est une immense prairie parsemée de lacs bleu saphir, peuplée de cygnes sauvages blancs. Sous ce ciel pur et limpide, sur des pistes de terre très roulantes, le moral au plus haut, les kilomètres ont défilés sans que nous ne le remarquions. Ce soir notre camp sera face à de magnifiques colines, au bord d’une paisible rivière, près de fermes. Nous regardions le soleil disparaitre à l’horizon lorsqu’un groupe de bergers et de cavaliers nous rejoignirent pour nous saluer et terminer la soirée au coin de notre feu de camp à discuter avec Baatar et nos chauffeurs. 

Lundi 5 septembre

Hogorgin Gol- Le camp des éleveurs de Rennes Tuvian
Certainement, et de loin le jour le plus épuisant !!!
Nous laissons derrière nous Hogorgin Gol et commençons à pédaler en direction du “camp d’automne” du peuple des rennes. Les deux premières heures furent épuisantes, après une côte très abrupte, nous avons dû pousser nos vélos dans la terrible Taïga avant de renoncer. Cet été particulièrement pluvieux a transformé la Taïga en un immense marécage, vouant toutes nos tentatives de faire du vélo à l’échec. Nous avons abandonné nos VTT dans les sous bois à quelques dizaines de mètres d’une piste pour continuer à pied pendant des heures ayant parfois de la boue à mi-cheville. Je pense que nous étions les premiers à atteindre le camp du peuple Tuvian sans aide de chevaux ou de rennes.
L’endroit était déjà magnifique, mais les dernières lueurs du jour et le feu de camp sous la Voie Lactée nous l’ont rendu inoubliable.
Mardi 6 septembre
Autour du camp des éleveurs de Rennes Tuvian
Et le rêve devient réalité ...
Sur terre, seul un petit nombre d’ethnies tel que celle des Tuvians survit, et avoir la chance de partager un moment de vie avec l’une d’elles est un réel privilège. C’est déjà, pour nous, un vrai challenge de vivre à leurs côtés quelques jours en automne. Et il nous est difficile d’imaginer comment ils peuvent vivre ainsi toute une année, et même toute leur vie dans un environnement aussi hostile, les températures pouvant varier en fonction des saisons de +30 à -40°C.
Dans l’après-midi, le peuple des rennes préparait son départ pour son camp d’hiver, avec un calme et une organisation quasi militaire qui ne laisse que peu de place à l’improvisation. Chacun sait exactement ce qu’il a faire et le fait avec perfection dans un silence que seul le brame des rennes rompt de temps en temps. Après quelques heures tout les tipis sont démontés et les caravanes de rennes s’ébranlent doucement vers leur nouveau camp. Nous étions fascinés par cette efficacité.
Mercredi 7 septembre
Camp des éleverus de Rennes Tuvian –Tsagaannuur
Au réveil seul, reste, un petit nombre de tipis du peuple des Rennes, le reste du village s’est maintenant mis en route vers son camp d’hiver, plus bas dans la vallée, à l’abri dans grands froid, cela semble incroyable. Il est temps aussi pour nous de songer au retour, mais refaire à pied le chemin éffectué deux jours plus tôt dans la boue et l’eau froide pour arriver les pieds “gelés” à nos VTT ne nous enthousiasme guère. Aussi nous nous sommes senti soulagés quand au loin dans la Taïga la silhouette des chevaux promis par Erke est apparue. Après avoir cherché quelques temps nos VTT,  nous avons passé environ deux heures à pédaler péniblement dans la Taïga pour enfin atteindre une piste qui nous a semblé être une autoroute ! ... Elle nous mène au village de Tsagaannuur. Le camp de yourte où nous devions dormir est fermé, apparamment le gardien victime d’un accident a été transporté à l’hôpital le plus proche .... Mörön à plusieurs heures de piste !!!
Nous avons trouvé l’hospitalité dans un camp militaire... ici pas de salle de bains, pas de douche mais une grande pièce accueillante car dotée d’un poêle à bois, de tables, de chaises et de lits sommaires avec matelas. Ces derniers furent un vrai paradis pour ceux, qui n’ayant pas prévu de sac de couchage vraiment adapté au froid de la Taïga (environ -10°C), avaient grelotté les nuits précédentes.
En compagnie d’une bonne bouteille de Vodka Gengis Khan, le général du camp nous a conté un triste épisode de l’histoire du peuple Tsaatan survenu il y a une vingtaine d’années. Un détachement de l’armée Mongole avait fait prisonnier des Tsaatans Russes qui avaient franchi la frontière pour voler des rennes aux Tsaatan Mongols. Mais durant la nuit, ils se sont libérés et atrocement mutilé et tué leurs gardiens. Heureusement, ici rien ne peut nous arriver, le camp militaire dispose en effet de 24 soldats et autant de chevaux pour surveiller et assurer la protection d’environ 300 Km de frontière avec la Russie. 

Jeudi 8 septembre
Tsagaannuur
C’est un lieu idyllique, nous avons passé la journée à nous promener en VTT sur les rives du lac. La pureté de l’air, l’absence de nuage, le bleu limpide du ciel et du lac combiné à la palette de verts des prairies dans lesquelles paissent les yacks forment des tableaux que nous ne cessions de prendre en photo.
Nos prochaines nuits seront sous la tente, aussi nous voulions profiter du confort relatif de Tsagaannuur pour nous laver. Le camp militaire ne disposant pas de douche, nous sommes allé à l’une des deux douches publiques ... fermée. Heureusement l’aurte établissment était ouvert. Bien que réellement basique, elles étaient pour nous, après 10 jours de pistes, un luxe bienvenu. Leur fonctionement est très simple. Des poëles à bois alimentés continuellement par une femme, chauffe l’eau contenu dans de grandes cuves. Lorsque nous sommes arrivés, elle a rempli des seaux de cette eau bouillante, les a montés au premier étage et vidés dans des réservoirs. Des tuyaux faits de bric et de broc permettent d’alimenter la douche en direct. Aucun moyen de régler la température, je vous laisse imaginer la surprise du premier à avoir pris sa douche.


Vendredi 9 septembre

Tsagaannuur-Ulaan Uul
Une autre mémorable journée sur nos VTT, au début au bord du lac, puis au milieu des prairies et des rivières. Il est difficile de traduire par des mots la beauté et l’immensité des paysages traversés ce jour-là, seules les photos en donnent une vague idée. A Ulaan Uul nous avons trouvé une famille (la grand-mère, la mère et la fille) prête à héberger ces 11 touristes qui découvrent la Mongolie sur leurs drôles de vélos....
Samedi 10 septembre 
Ulaan Uul-Bayanzurkh-Boshloi/Hadat
Nous avions projeté de franchir le prochain col en vélo, mais environ au milieu de l’ascension, une pluie froide et tenace nous a rattrapé. La piste devenue boueuse et difficilement pratiquable pour nos VTT, nous force à regagner l’intérieur confortable et chaud de nos UAZ. A peine 15mn de repos et nous voici une fois de plus embourbé. Ici il n’est pas possible d’appeler une dépanneuse, tout au plus vous aurez l’aide des voitures qui, elles aussi, empruntent votre piste, mais elles sont parfois si rares, qu’il vous faudra alors attendre plusieurs jours … aussi la pelle, le cric, les pierres et même un tronc d’arbre fûrent cette fois ci nos meilleurs alliés. Après plus d’une heure de dur labeur nous dégageons notre premier véhicule. Il permet de sortir le deuxième de l’ornière dans laquelle il était bloqué. Trop de temps perdu pour reprendre les vélos, avec nos UAZ nous passons le col et effectuons la première partie de la descente durant laquelle nous empreintons plusieurs gués pour franchir les torrents. Le terrain devenant plus facile, nous terminons la journée à vélo et rejoingons le camp, situé dans une belle boucle de la rivière et entouré de rochers de toutes les couleurs.
Dimanche 11 septembre
Boshloi/Hadat-Tsagaan Uul
Nous rejoingnons des pistes que nous avions déjà empruntées en 2011. Mais face à la beauté des paysages c’est avec bonheur nous roulons à nouveau sur ce tronçon. Une pente très raide nous conduit sur un plateau. Nous longeons quelques kilomètres son bord qui surplombe la forêt Sibérienne. Une belle et longue descente nous conduit à d’immenses prairies sur lesquelles çà et là des yourtes sont dréssées. Sur leurs cheveaux des bergères semblant sortir de nulle part regardent passer notre drôle de caravanne. Arrêté pour le repas sur les berges d’un petit ruisseau, nous sommes rapidement rejoints par toute la famille qui vit dans la yourte la plus proche. Une des jeunes filles ayant mis pour l’occassion ses plus belles bottes à talon haut, ce qui sur ce terrain accidenté requière une certaine dextérité.  

Lundi 12 septembre

Tsagaan Uul-Burentogtokh
Le terrain est maintenant relativement plat et les paysages répétitifs, en fin de journée, l’ascension du dernier col par une piste empruntée par de lourds camions surchargés de matériel divers, nous permet d’accéder à une belle et verdoyante vallée que traverse une large rivière aux eaux limpides mais froides. C’est sur ces rives que nous installerons notre dernier campement et autour d’un grand feu de camp, sous un ciel pur illuminé par les millions d’étoiles de la Voie Lactée, nous passerons notre dernière soirée.

Mardi 13 septembre

Burentogtokh-Mörön
Ce sont nos derniers tours de roues sur les pistes de Mongolie pour cette année. Et nous nous en souviendrons, pas forcément comme les plus agréables. Nous n’avons plus beaucoup de kilomètres à faire, mais plus nous approchons de Mörön, plus la piste devient difficile. Les nombreux véhicules, voitures, camions, 4x4, et motos ont transformés la piste en “tôle ondulée” rendant pénible les 20 derniers kilomètres ... Nous n’avions jamais eu durant les 15 premiers jours à vivre une telle expérience. 

Mercredi 14 septembre

Mörön-Ulaanbaatar 
C’est, malheureusement déjà, terminé pour cette année !!! Aujourd’hui nous prenons un vol intérieur jusqu’à Oulan-Bator à bord d’un Fokker à hélice. Nous profitons pleinement de notre demi-journée de tourisme classique (shopping, visite, spectacle et restaurant traditionnel) avant de prendre le lendemain notre vol de retour durant lequel nous aurons déjà des échanges sur notre éventuel prochain séjour ...  PV

Information Générale 
 
L’équipe
de cette année était composée de
Sonja Brambati, Giulio Ceppi, Eric Chabert, Camillo Gerosa, Cesare Mauri, Franco Scotti, Alessandro Pozzi, Pascal Tillard, Ruggero Vaia, Paolo Vitali, Steven Wall
Acoompagnée de nos amis Mongols: Erke, Damia, Baatar, Andra, Bogii, Bihaa e Gandaa.

 
I nostri amici mongoli: Erke, Damia, Andrea, Bugi, Baatar, Behee and Ganbaa
 
Assistance:
le vélo sans assistance, avec les sacs, l’eau, la nourriture, sans connaître les pistes à emprunter est très difficile et nécessiterait certainement deux fois plus de temps tout en reposant partiellement sur les familles nomades pour l’hospitalité et certains ravitaillements.
 
 
La meilleure période:
Septembre est sans doute le mois de prédilection en raison d’une météo plus stable. Mais il ne faut pas sous-estimé la puissance des torrents et rivières en cas de pluie. Leur traversée peut se réveller périlleuse.
 
 
Altitude:
nous avons toujours voyagé entre 1500 et 2100 mètres d’altitude, avec quelques passages de cols plus élevés (altitude maximum de 2315m).
 
 
Température:
La nuit et au petit matin dans la taïga où vivent les rennes, en septembre les températures sont déjà négatives. Mais pendant la journée et sous un beau soleil il est possible d’atteindre les 20°c.
  

Visa:
Vous avez besoin d’un visa touristique de 30 jours. L’entrée en Mongolie doit avoir lieu dans les trois mois suivant son obtention. Depuis le site web de l’Ambassade Mongolie, vous pouvez télécharger le formulaire à remplir et à envoyer accompagné d’une photo et de la preuve du paiement du visa.
 
 
Vol:
Les vols Aéroflot (via Moscou) sont généralement les plus confortables, il est aussi possible de ralier Oulan Bator avec Air China (via Pékin) parfois moins cher mais un peu plus long.
 

Change:
En spetembre 2016, un Euro correspondait à 2500 Tughrik Mongols. Le coût de la vis est beaucoup plus faible qu’en Europe. Mais pour les touristes, les agences de voyages locales affichent maintenant des prix élevés tant en Euros qu’en Dollars.
 
 
Vélo:
Le col entre le lac Hovsgol et Renchinlhumbe est très difficile, avec plusieurs gués à franchir et un dernier tronçon très pierreux. Pour le reste, nous avons essentiellement emprunté des bonnes pistes de terre. Pour rejoindre le camp du peuple des rennes, il est préférable d’avoir des chevaux. Nous avons essayé en vélo, mais après deux heures passées dans les marécages de la Taïga nous les avons abandonnés pour continuer à pied pendant 4 heures à travers les marais et les sols spongieux.
   

 
Prendre le sien ou louer:
Sur un vol international pour mettre votre vélo en soute, vous devez payer un montant forfaitaire qui dépend de la compagnie aérienne. Dans les vols intérieurs, la limite de poids est de 15 kg, y compris les bagages à main, mais la taxe pour la surcharge est assez faible. Certaines agences locales ont des vélos à louer, mais vérifiez-en bien la qualité !
 
 

Equipement:
Même si vous passez par une agence locale, apporter toujours le matériel pour les réparations de base des vélos (pneu, chambre à air, rustine, maillon chaîne, dérive chaîne ...).
 

Crevaison: Très rare, les pires danger sont, en dehors de certains passages au pierres acérées, les tessons des bouteilles de vodka cassées ... mieux vaut avoir des ces conditions des pneus robustes, des bandes entre le pneu et la chambre à air.
 
  
Cartographie:
Il y a une cartographie Russe au 500 000ième, disponible sur une site web. Sur place dans les grands magasin d’Etat, vous trouverez des cartes touristiques très vagues (échelle 2.000.000) et un Atlas Routier au 1.000.000 qui est certainement faute de mieux celui à prendre.
   

Ou dormir:
Le meilleur logement est sans nul doute les camps fixes de Yourtes qui sont utilisés par les touristes et les voyageurs. Ils sont semblables à nos campings avec douches et WC communs. Généralement une yourte de grande taille (ou un batiment en dur) sert de restaurant. La yourte où vous dormirez a un diamètre d’environ 5 mètres et est conçue pour 2 ou 3 personnes. Un poêle à bois rudimentaire au centre permet d’assurer une température acceptable. Malheureusement sur cette itinéraire il n’y a que deux camps de yourtes. L’un sur les rives du lac Hovsgol et l’autre à Tsagaannuur (nous l’avons trouvés fermé!).  Nous avons utilisés les autres fois nos tentes à l’exceptions de deux nuits passées chez l’habitant au village de Renchinlhumbe et Ulaan Uul. A Tsagaan Uul il y a un “Hôtel” (dortoir rudimentaire sans salle de bain).
 

Electricité: Le 220V, les prises sont identiques aux autres mais sans la terre. Seulement les plus grands camps de Yourtes et les villes sont reliés au réseau 220V, généralement grâce aux pannaux solaire ou aux générateurs. Pour recharger vos batteries il est utile d’avoir une prise “allume cigare” que l’on branche dans les vans. 

Téléphone: en dehors de la capitale il y a du réseau à quelques dizaines de kilomètres des grandes villes, bien que maintenant la couverture augmente rapidement, la Taïga reste isolée.

Vêtements: l’équipement classique du cycliste, compété par un sweatshort, d’une veste waterproof et de vêtements chaud pour les matins et les soirs qui peuvent être frais à cette saison, sans oublier un bon duvet... Les tentes et le matériel de cuisine sont normallement fournis par l’agence de voyage si vous en utilisez une, autrement vous devez y penser.

Nourriture: à moins que vous ne soyez végétarien, il n’y a aucun problème pour la nourriture qui est variée mais toujours à base de viande (boeuf, chèvre, mouton, cheval et yack) accompagnée de quelques légumes, de pâtes, de pain, le lait, le yogourt et le chocolat complète l’ensemble...  

 
GPS: sur le web vous pouvez trouver des cartes gratuites ayant une résolution suffisante pour le voyage. L’un d’eux est l’OSM (Open Street Map) également disponilble pour le vélo.
 
 
Bon voyage! PV
 

Carte de la route 2016

   
Carte de la boucle de la Mongolie en 4 étapes
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