Comment est-ce possible, encore la
Mongolie?!
Quand
nous avons dit à nos amis que cette année, pour nos vacances, nous
allions retourner en Mongolie, la réaction la plus commune fût
l’étonnement. “Quoi !!! Encore la Mongolie?! Mais n’existe-t-il pas
d’autres pays encore plus magnifiques à parcourir?”. Effectivement cela
peut sembler étrange ou répétitif. La Mongolie est, pour la plupart
d’entre nous, vue comme un pays aux paysages monotones, composés de
landes âpres et de déserts, mais rien n’est plus faux.
Les paysages Mongoliens vont des sommets de plus de 4000m, des lacs
alpin, de la taîga Sibérienne aux prairies sans limites en passant par
les déserts de pierres ou de sable ... Parfois pendant quelques jours
les panoramas semblent répétitifs, mais heureusement en voyageant en
VTT vous avez tout loisir d’en découvrir les facettes qui restent
invisibles à ceux qui optent pour les 4x4.
Nos vélos, sont à notre avis, le moyen idéal pour découvrir et
apprécier la chaleur, la force mais aussi la gentillesse de ces hommes
et de ces femmes, capables de vivre isolés du reste du monde, dans de
simple tentes, même en hiver lorsque la température descent en dessous
de -40°C !
Et puis l’espace, tellement d’espace! Espace sans limite, ni routes, ni
maisons, ... juste l’immensité et la nature encore vierge! Lieu prêt à
accueillir une vie simple, sans obligation où l’imagination peut
vagabonder sans limites, où l’esprit créatif est de rigueur pour se
débrouiller seul dans des lieux inhabités et sans aucun confort.
Immenses espaces qu’il n’est plus possible de trouver en Europe
Alors OUI, encore la Mongolie et nous espérons y revenir encore très
prochainement ...
Dans l’extrème nord de la Mongolie, entre le lac Hovsgol et la
dépression de Darhad il y a une région qui nous a fasciné lors de nos
précédents voyages, et que nous nous étions promis de révisiter. En
particulier nous étions fascinés par l’idée de pouvoir atteindre le
camp de la tribu Tuvian, le fameux “Peuple des Rennes”. Ce groupe
ethnique a maintenant été réduit à un peu plus de 300 personnes, divisé
en deux groupes principaux d’une quarantiane de famille chacune. Ils
vivent toutes l’année dans la Taïga, à la frontière de la Sibérie, se
déplacant leur campement environ six fois par an, à la recherche de
paturages pour leurs rennes. Leurs tentes sont simlaires aux tipis des
indiens américains, n’ayant qu’une seule épaisseur de peau pour les
isoler de l’extérieur, en son centre un poêle à bois rudimentaire, de
simples lits en bois complètent leur mobilier. Il n’y a ni routes, ni
pistes, ni téléphones, ni télévision encore moins de connection interne
et pas de docteurs si ce n’est un chaman. Ils vivent dans un
environnement aux conditions extrèmes, en hiver les températures
chutent jusqu’à -55°C. Pourtant ils existent encore et pour le moment
ils continuent de résister. Les nouvelles générations suivent une
scolarité dans des internats dispersés dans des villages voisins. Ils
peuvent désormais choisir de ne pas poursuivre une existence aussi
dure. Il n’est donc pas certain que ce mode de vie puisse se poursuivre
très longtemps…
Ce peuple, les lacs merveilleux des Tsagaannuur ainsi que les plaines
autour de Tsagaan Uul constituent les souvenirs inoubliables de notre
tout dernier voyage en Mongolie.
A suivre .... Paolo
& Sonja
Notre découverte de la Mongolie en
quatre étapes
Au
début de l’été 2006, nous grimpions avec des amis les falaises de la
région du lac Lecco. A l’ombre d’un surplomb, nous discutions de
l’endroit idéal pour un raid en VTT. Nous le voulions à la fois,
inhabituel, fascinant, hors des sentiers battus, loin de toutes routes
et au milieu des vastes espaces. C’est alors que l’un d’entre nous a
suggéré la Mongolie. Qui aurait pu imaginer que c’était le début d’une
avanture magnifique qui nous a déjà conduit quatre fois trois semaines
en Mongolie pour découvrir en pédalant ces paysages magnifiques ?
« Le cousin de la femme de l’un de mes amis connait un Mongol qui peut
vous aider » … ce fût le début de la collecte d’informations devant
nous permettre d’organiser notre prochain voyage. L’idée première était
de voyager en autonomie avec nos VTT lourdement chargés de sacs,
tentes, eau et nourriture. Cependant, sur un site le récit d’un périple
effectué de la sorte par deux voyageurs, qui après plusieurs mois
d’efforts intenses, n’avaient parcouru qu’une distance relativement
faible, nous en a dissuadé. Nous avons alors compris qu’en seulement
trois semaines de vacances, nous ne verrions qu’une toute petite partie
de la Mongolie. La solution idéale s’est alors révélée être le vélo,
mais avec des véhicules d’assistance qui transporteraient tout le
matériel, et installeraient les tentes ou prépareraient les yourtes
chaque soir. Nous avons trouvé une agence à Oulan-Bator qui pouvait
assurer une telle logistique, et avec son aide, nous avons organisé
notre premier voyage: du
lac Hovsgol à la capitale.
L’ambiance
de notre petit groupe de cyclistes intrépides, consitué de Sonja, Amos,
Sergio Barbalama, Elide et moi fût merveilleuse. Nous n’oublierons
jamais l’expérience hors du commun de faire du vélo (loués dans un état
de délabrement avancé) à travers les beaux paysages aux couleurs d’or
de l’automne Mongolien.
De retour en Italie, j’étais excité en regardant les photos de notre
voyage. Et je ne pouvais imaginer trouver un autre endroit aussi
propice à ce genre de périple. Aussi, en septembre 2007, le même
groupe, avec en plus notre amie Raffaele est retourné à Oulan-Bator.
Cette fois encore l’agence UAZ nous a apporté son soutien logistique.
Nous sommes parti en vélo (une fois de plus loués et en piteux état)
depuis la capitale
en direction de l’est puis cap sur Dalanzadgad au coeur du désert de
Gobi.
Pour Raffaele, novice dans ce type d’aventure, ce fût une
agréable surprise. Pour les autres c’était la confirmation de la beauté
de ces lieux sauvages et de l’hospitalité des gens extraordinaires qui
y vivent dans des conditions extrèmes pendant la majeure partie de
l’année.
Nous avions alors fait en vélo la moitié du tour de la Mongolie. Nous
pensions déjà à la prochaine étape, lorsque malheureusement Sonja eu un
grave accident qui a signifié le report de notre voyage du Hovsgol en direction de l’ouest de
la Mongolie, prévu initialement pour 2008.
En 2011, nous avons formé un nouveau groupe de “cyclistes intrépides”,
Mario, Franz, Silvana et nos amis Suisses Carlo et Lorenza remplacèrent
Rafaèle et Amos qui ne pouvaient se joindre à nous. Après de sérieuses
recherches, nous avons enfin trouvé des VTT décents pour faire ce
voyage. Nous étions le 14 septembre sur le rives du lac Hovsgol en
pleine tempête de neige avec les deux premières nuits des températures
de atteignant les -18°C. Heureusement le camp de yourtes où nous étions
était bien organisé et nous n’avons pas manqué de bois pour nous
chauffer. Après ces deux jours glacial, le ciel pur et bleu typique du
mois de septembre en Mongolie est revenu. Depuis le lac Hovsgol nous
avons franchi la chaine montagneuse pour établir notre camp dans la
magnifique région des lacs de Tsagaannuur. Puis plein ouest, à
travers montagnes et vallées en direction d’Ölgii. De tous nos
voyages c’était certainement le plus beau et le plus varié de part la
richesse et la splendeur de ses payages. La cerise sur le gateau fut
notre arrivée (mais ce n’était pas un pur hasard) à Ölgii le premier
jour du célèbre “Festival des Aigles”. Ce spectacle valait bien
l’inconfort de nos deux premiers jours dans le froid.
Maintenant, pour achéver notre tour de la Mongolie, seul nous manque le
parcours allant d’Öglii au Dalanzadgadmais
nous avions des difficultés pour former un groupe pour ce voyage. Par
coïncidence, quatre cyclistes de Tusany nous ont contactés pour avoir
des informations sur l’organisation d’un raid en VTT en Mongolie. Nous
avons été plus qu’heureux de rejoindre leur groupe, rapidement imités
par les amis qui nous avaient accompagnés lors de nos précédents
voyages en Mongolie qui ne pouvaient résister à l’occasion d’y
retourner. Nous étions quatorze au départ la dernière étape de notre
tour de la Mongolie en VTT.
En dehors des premiers jours dans les montagnes de l’Atlaï, ce
quatrième voyage a eu les paysages les plus répétitifs, car nous avons
passés la plupart du temps dans la région de Gobi. Même si des collines
aux steppes en passant par les dunes, chaque jour nous offrait de
belles surprises, et les nuits étaient éclairées par une pluie
d’étoiles filantes comme nous ne pouvons plus en voir en Europe. Chaque
jour nous adaptions notre itinéraire en fonction des conditions
météorologiques. Mais l’ambiance dans le groupe était excellente et
personne ne s’est jamais plaint, ce qui, dans un groupe aussi important
composé de personnes qui pour la plupart ne s’étaient jamais
rencontrées, n’était pas gagné d’avance.
Maintenant la boucle est bouclée, mais je cherche encore une région
aussi magnifique pour de nouvelles aventures en VTT. Je pense que je
vais faire ce que j’ai fait les années précédentes, alternant entre la
Mongolie et d’autres pays en Afrique peut-être, car l’attrait de la
Mongolie reste toujours très présent !
Paolo Vitali
A la rencontre des gardiens de rennes
Tuvian, jour après jour
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Lundi 29 aout
Moscow-Ulaambaatar-Bulgan-Uran Togoo
Nous
sommes arrivé à Oulan-Bator très tôt par un matin gris et pluvieux.
Pour des raisons économiques, il y a maintenant moins de vols entre
Oulan-Bator et Moron, nous allions donc partir en bus, pour traverser
une grande partie de la Mongolie, afin d’atteindre le point de départ
de notre aventure. Premier changement dans le plan élaboré depuis la
France. Au lieu de récupérer du décalage horaire par une journée de
découverte d’Oulan-Bator, nous avons commencé par patienter quelques
heures les deux minibus chargés de nos vélos de location. Première
expérience du “temps Mongol” : Les choses attendues arrivent ... un
jour ou l’autre ... Installé dans nos minibus nous débutons les 24h de
trajet nous menant au point de départ de notre expédition cycliste.
Pour ceux d’entre nous qui visitions la Mongolie pour la première fois,
cette longue journée en bus, était déjà un avant-goût des superbes
paysages que nous allions parcourir tout au long de notre périple. Les
haut parleurs du mini bus diffusaient une musique pop des années
soixante-dix dont les clips défilaient sur le rétroviseur, première de
nos nombreuses expériences inoubliables. Nous avons traversé Bulgan,
puis à la nuit tombée nous sommes arrivés au camp de yourte d’Uran
Togoo, le temps avait changé, le ciel sans aucun nuage était constellé
d’étoiles plus brillantes les unes que le autres. Dormir dans une
yourte est une expérience fascinante dont je ne me lasse jamais.
Mardi 30 aout
Uran Togoo-Mörön-Uushigiin Uver-Hargant
Nous nous sommes
réveillé à Uran Togoo sous le traditionel ciel bleu d’un mois de
septembre en Mongolie, après un robuste petit-déjeuner, retour au mini
bus pour continuer notre voyage. Juste avant d’atteindre Moron, nous
atteignons enfin le point de départ de notre raid VTT. Après avoir bien
apprecié le premier de nombreux repas mémorables pris dans des endroits
étonnants, nous enfourchons nos VTT de locations, tous de bonne qualité
et en parfait état, et nous roulons sur la seule route goudronnée que
nous emprenterons durant ces deux semaines qui vont suivre. Une fois à
Mörön le tarmac cède la place à des routes de terres. Nous traversons
la ville, passons à côté d’un petit aéroport et suivons finalement une
belle piste en terre qui nous mène dans le désert, au coeur de notre
aventure. Après environ une heure nous atteignons le site archéologique
d’Uouchigiin Uver constitué de nombreuses pierres gravées de l’age de
bronze. La plupart repésente des rennes, des armes et certaines des
figures humaines très rarement représentées à cette époque. Après en
avoir admiré et photographié un grand nombre, nous repartons pour
Hargant. Le camp de yourte qui avait accueilli notre groupe en 2006 est
en rénovation. Un camping “sauvage” avec nos tentes de deux personnes
est établit dans un méandre de la rivière Delgermoron. Avant de nous
coucher, nous admirons une fois encore le ciel étoilé et la Voie Lactée
qui ressemble à un tapis de lumière de Noël !
Mercredi31 aout
Hargant-Hatgal-Lake Hovsgol
J’ai
déjà effectué ce tronçon en 2006, mais j’étais heureux de le parcourir
de nouveau, entouré par les magnifiques panoramas de ces collines
Mongoliennes qui s’étendent à perte de vue. Comme nous passions à
proximité d’une cabane en bois située au milieu de nulle part, avec
l’hospitalité typique de la Mongolie, la famille qui l’habitait nous a
invité à déguster les quelques gateaux sec, fait maison, qui lui
restait. J’ai vu dans les yeux de mes amis, un émerveillement identique
à celui ressenti 10 ans plutôt lors de mon premier voyage en Mongolie.
Après quelques trop brefs moments passés en leur compagnie, il était
temps pour nous de reprendre notre périple. Nous avons été escorté,
durant le premier quart d’heure, par le plus jeune garçon de la
famille, qui tenait à nous montrer sa grande technique équestre. Ce
jour là, notre pause de midi était, au bord d’un lac salé dont les
berges tapissées d’algues rouge carmin offrait un spectacle spontueux
et ce d’autant plus qu’une horde de chevaux ayant de l’eau jusqu’au
jarret semblait y dormir paissiblement. Après cette halte nous avons
repris nos VTT et continué en direction du lac Hovsgol dont nous avons
découvert l’immensité et la beauté des panoramas à la fin d’une
descente spectaculaire.
Jeudi 1 septembre
Lake Hovsgol
Cette région de la Mongolie est, non sans raison, l’une des plus
populaire. De nombreux centres touristiques dissimulent leurs yourtes
entre les pins bordant ses rives. En septembre la plupart des touristes
étant parti, nous avions ce lieu à la fois calme et grandiose
pratiquement pour nous seuls. La journée de repos prise dans des
yourtes luxueuses nous à permis d’en profiter. Certains pêchant,
d’autres se baignant ou explorant les alentours en vélo pendant que les
derniers à dos de cheval suivaient Baatar (ce qui signifie Héros en
Mongol), le charismatique fils d’un célèbre shaman et shaman lui-même,
en direction d’un pic dominant le lac et offrant une vue à couper le
souffle.
Vendredi 2 septembre
Lake Hovsgol-Har Us-Ulhonii Davaa (2298 m)- Rivière Arisa
Nous
nous réveillons sous la pluie, juste le jour où nous devons franchir la
chaîne montagneuse de l’Horidol Saridag. Baatar nous a demandé de lever
le camp rapidement, car si la pluie continuait ainsi, nous ne pourrions
plus franchir les rivières et atteindre l’endroit prévu pour notre
prochain camp. A vélo dans un sol spongieux (mais sans aucune mesure
avec ce qui nous attendait par la suite) nous atteignons le col
d’Ulhonii. A peine la descente entamméé, le sol fût trop marécageux
pour l’un de nos mini bus 4x4 d’origine russe pourtant aguerri à ce
type de terrain, il s’y est embourbé jusqu’à la caisse. Quatre heures
plus tard, après avoir détourné l’eau qui ruisselait, utilisé des
pierres et du bois, creusé, tiré, poussé, juste quand le crépuscule
commençait à tomber, nous avons finalement réussi à le libérer de sa
prison de boue. Un grand soulagement, nous n’allions pas devoir dormir
dans ce marécage. Mais nous étions encore loin du site prévu pour notre
camp. Ce n’est qu’à la nuit tombée, après avoir pédalé dans ces
marécages et traversé à maintes reprises la même rivière aux eaux
froides gonflées par les pluies, que nous avons enfin atteind la
rivière Arisa dont les berges plus fermes allaient acceuillir nos
tentes pour la nuit. Nous espérions tous secrètement passer des
vacances aventureuses en Mongolie, nous étions ce jour là plus que
comblé.
Samedi 3 septembre
Rivière Arisa-Horidoliin Davaa (2238 m)-Renchinlhumbe
La
pluie incessante avait encore grossi les rivières, le seul terrain
possible était un dédale de grosse pierre sur lequel faire du VTT
relevait de l’exploit. Nous avons décidé de faire l’étape du jour en
minibus. Cette option c’est révélée judicieuse, il nous aurait été
souvent impossible de traverser les nombreuses rivières en crue que
nous avons croisé ce jour. Notre objectif la dépression de Darhad
n’était atteignable que grâce à nos minibus tout terrain. Dieu merci
nous avions écouté Baatar, un jour plutart et nous n’aurions jamais
trouvé de gué pour passer, même avec nos minibus. Notre seul véritable
regret, est que constament cerné par les nuages, nous n’avons pas pu
apprécier pleinement les montagnes grandioses dans lesquelles nous nous
sommes frayé un chemin. Arrivé à Renchinlhumbe, une famille nous a
offert l’hospitalité, au chaud et au sec dans le seule pièce de leur
maison (hormis la cuisine dans laquelle nous avons pris notre souper)
nous avons rapidement sombré, blottis dans nos duvets, dans les bras de
Morphée.
Domenica 4 septembre
Renchinlhumbe-Darhad-Depression de Targan-Hogorgin Gol
Ce
fût l’un des plus beau jour de notre voyage. Le soleil était revenu
dans la dépression de Darhad. C’est une immense prairie parsemée de
lacs bleu saphir, peuplée de cygnes sauvages blancs. Sous ce ciel pur
et limpide, sur des pistes de terre très roulantes, le moral au plus
haut, les kilomètres ont défilés sans que nous ne le remarquions. Ce
soir notre camp sera face à de magnifiques colines, au bord d’une
paisible rivière, près de fermes. Nous regardions le soleil disparaitre
à l’horizon lorsqu’un groupe de bergers et de cavaliers nous
rejoignirent pour nous saluer et terminer la soirée au coin de notre
feu de camp à discuter avec Baatar et nos chauffeurs.
Lundi 5 septembre
Hogorgin Gol- Le camp des éleveurs de Rennes Tuvian
Certainement,
et de loin le jour le plus épuisant !!!
Nous laissons derrière nous Hogorgin Gol et commençons à pédaler en
direction du “camp d’automne” du peuple des rennes. Les deux premières
heures furent épuisantes, après une côte très abrupte, nous avons dû
pousser nos vélos dans la terrible Taïga avant de renoncer. Cet été
particulièrement pluvieux a transformé la Taïga en un immense marécage,
vouant toutes nos tentatives de faire du vélo à l’échec. Nous avons
abandonné nos VTT dans les sous bois à quelques dizaines de mètres
d’une piste pour continuer à pied pendant des heures ayant parfois de
la boue à mi-cheville. Je pense que nous étions les premiers à
atteindre le camp du peuple Tuvian sans aide de chevaux ou de rennes.
L’endroit était déjà magnifique, mais les dernières lueurs du jour et
le feu de camp sous la Voie Lactée nous l’ont rendu inoubliable.
Mardi 6 septembre
Autour du camp des éleveurs de Rennes Tuvian
Et
le rêve devient réalité ...
Sur terre, seul un petit nombre d’ethnies tel que celle des Tuvians
survit, et avoir la chance de partager un moment de vie avec l’une
d’elles est un réel privilège. C’est déjà, pour nous, un vrai challenge
de vivre à leurs côtés quelques jours en automne. Et il nous est
difficile d’imaginer comment ils peuvent vivre ainsi toute une année,
et même toute leur vie dans un environnement aussi hostile, les
températures pouvant varier en fonction des saisons de +30 à -40°C.
Dans l’après-midi, le peuple des rennes préparait son départ pour son
camp d’hiver, avec un calme et une organisation quasi militaire qui ne
laisse que peu de place à l’improvisation. Chacun sait exactement ce
qu’il a faire et le fait avec perfection dans un silence que seul le
brame des rennes rompt de temps en temps. Après quelques heures tout
les tipis sont démontés et les caravanes de rennes s’ébranlent
doucement vers leur nouveau camp. Nous étions fascinés par cette
efficacité.
Mercredi 7 septembre
Camp des éleverus de Rennes Tuvian –Tsagaannuur
Au
réveil seul, reste, un petit nombre de tipis du peuple des Rennes, le
reste du village s’est maintenant mis en route vers son camp d’hiver,
plus bas dans la vallée, à l’abri dans grands froid, cela semble
incroyable. Il est temps aussi pour nous de songer au retour, mais
refaire à pied le chemin éffectué deux jours plus tôt dans la boue et
l’eau froide pour arriver les pieds “gelés” à nos VTT ne nous
enthousiasme guère. Aussi nous nous sommes senti soulagés quand au loin
dans la Taïga la silhouette des chevaux promis par Erke est apparue.
Après avoir cherché quelques temps nos VTT, nous avons passé
environ deux heures à pédaler péniblement dans la Taïga pour enfin
atteindre une piste qui nous a semblé être une autoroute ! ... Elle
nous mène au village de Tsagaannuur. Le camp de yourte où nous devions
dormir est fermé, apparamment le gardien victime d’un accident a été
transporté à l’hôpital le plus proche .... Mörön à plusieurs heures de
piste !!!
Nous avons trouvé l’hospitalité dans un camp militaire... ici pas de
salle de bains, pas de douche mais une grande pièce accueillante car
dotée d’un poêle à bois, de tables, de chaises et de lits sommaires
avec matelas. Ces derniers furent un vrai paradis pour ceux, qui
n’ayant pas prévu de sac de couchage vraiment adapté au froid de la
Taïga (environ -10°C), avaient grelotté les nuits précédentes.
En compagnie d’une bonne bouteille de Vodka Gengis Khan, le général du
camp nous a conté un triste épisode de l’histoire du peuple Tsaatan
survenu il y a une vingtaine d’années. Un détachement de l’armée
Mongole avait fait prisonnier des Tsaatans Russes qui avaient franchi
la frontière pour voler des rennes aux Tsaatan Mongols. Mais durant la
nuit, ils se sont libérés et atrocement mutilé et tué leurs gardiens.
Heureusement, ici rien ne peut nous arriver, le camp militaire dispose
en effet de 24 soldats et autant de chevaux pour surveiller et assurer
la protection d’environ 300 Km de frontière avec la Russie.
Jeudi 8 septembre
Tsagaannuur
C’est
un lieu idyllique, nous avons passé la journée à nous promener en VTT
sur les rives du lac. La pureté de l’air, l’absence de nuage, le bleu
limpide du ciel et du lac combiné à la palette de verts des prairies
dans lesquelles paissent les yacks forment des tableaux que nous ne
cessions de prendre en photo.
Nos prochaines nuits seront sous la tente, aussi nous voulions profiter
du confort relatif de Tsagaannuur pour nous laver. Le camp militaire ne
disposant pas de douche, nous sommes allé à l’une des deux douches
publiques ... fermée. Heureusement l’aurte établissment était ouvert.
Bien que réellement basique, elles étaient pour nous, après 10 jours de
pistes, un luxe bienvenu. Leur fonctionement est très simple. Des
poëles à bois alimentés continuellement par une femme, chauffe l’eau
contenu dans de grandes cuves. Lorsque nous sommes arrivés, elle a
rempli des seaux de cette eau bouillante, les a montés au premier étage
et vidés dans des réservoirs. Des tuyaux faits de bric et de broc
permettent d’alimenter la douche en direct. Aucun moyen de régler la
température, je vous laisse imaginer la surprise du premier à avoir
pris sa douche.
Vendredi 9 septembre
Tsagaannuur-Ulaan Uul
Une
autre mémorable journée sur nos VTT, au début au bord du lac, puis au
milieu des prairies et des rivières. Il est difficile de traduire par
des mots la beauté et l’immensité des paysages traversés ce jour-là,
seules les photos en donnent une vague idée. A Ulaan Uul nous avons
trouvé une famille (la grand-mère, la mère et la fille) prête à
héberger ces 11 touristes qui découvrent la Mongolie sur leurs drôles
de vélos....
Samedi 10 septembre
Ulaan Uul-Bayanzurkh-Boshloi/Hadat
Nous
avions projeté de franchir le prochain col en vélo, mais environ au
milieu de l’ascension, une pluie froide et tenace nous a rattrapé. La
piste devenue boueuse et difficilement pratiquable pour nos VTT, nous
force à regagner l’intérieur confortable et chaud de nos UAZ. A peine
15mn de repos et nous voici une fois de plus embourbé. Ici il n’est pas
possible d’appeler une dépanneuse, tout au plus vous aurez l’aide des
voitures qui, elles aussi, empruntent votre piste, mais elles sont
parfois si rares, qu’il vous faudra alors attendre plusieurs jours …
aussi la pelle, le cric, les pierres et même un tronc d’arbre fûrent
cette fois ci nos meilleurs alliés. Après plus d’une heure de dur
labeur nous dégageons notre premier véhicule. Il permet de sortir le
deuxième de l’ornière dans laquelle il était bloqué. Trop de temps
perdu pour reprendre les vélos, avec nos UAZ nous passons le col et
effectuons la première partie de la descente durant laquelle nous
empreintons plusieurs gués pour franchir les torrents. Le terrain
devenant plus facile, nous terminons la journée à vélo et rejoingons le
camp, situé dans une belle boucle de la rivière et entouré de rochers
de toutes les couleurs.
Dimanche 11 septembre
Boshloi/Hadat-Tsagaan Uul
Nous
rejoingnons des pistes que nous avions déjà empruntées en 2011. Mais
face à la beauté des paysages c’est avec bonheur nous roulons à nouveau
sur ce tronçon. Une pente très raide nous conduit sur un plateau. Nous
longeons quelques kilomètres son bord qui surplombe la forêt
Sibérienne. Une belle et longue descente nous conduit à d’immenses
prairies sur lesquelles çà et là des yourtes sont dréssées. Sur leurs
cheveaux des bergères semblant sortir de nulle part regardent passer
notre drôle de caravanne. Arrêté pour le repas sur les berges d’un
petit ruisseau, nous sommes rapidement rejoints par toute la famille
qui vit dans la yourte la plus proche. Une des jeunes filles ayant mis
pour l’occassion ses plus belles bottes à talon haut, ce qui sur ce
terrain accidenté requière une certaine dextérité.
Lundi 12 septembre
Tsagaan Uul-Burentogtokh
Le
terrain est maintenant relativement plat et les paysages répétitifs, en
fin de journée, l’ascension du dernier col par une piste empruntée par
de lourds camions surchargés de matériel divers, nous permet d’accéder
à une belle et verdoyante vallée que traverse une large rivière aux
eaux limpides mais froides. C’est sur ces rives que nous installerons
notre dernier campement et autour d’un grand feu de camp, sous un ciel
pur illuminé par les millions d’étoiles de la Voie Lactée, nous
passerons notre dernière soirée.
Mardi 13 septembre
Burentogtokh-Mörön
Ce
sont nos derniers tours de roues sur les pistes de Mongolie pour cette
année. Et nous nous en souviendrons, pas forcément comme les plus
agréables. Nous n’avons plus beaucoup de kilomètres à faire, mais plus
nous approchons de Mörön, plus la piste devient difficile. Les nombreux
véhicules, voitures, camions, 4x4, et motos ont transformés la piste en
“tôle ondulée” rendant pénible les 20 derniers kilomètres ... Nous
n’avions jamais eu durant les 15 premiers jours à vivre une telle
expérience.
Mercredi 14 septembre
Mörön-Ulaanbaatar
C’est,
malheureusement déjà, terminé pour cette année !!! Aujourd’hui nous
prenons un vol intérieur jusqu’à Oulan-Bator à bord d’un Fokker à
hélice. Nous profitons pleinement de notre demi-journée de tourisme
classique (shopping, visite, spectacle et restaurant traditionnel)
avant de prendre le lendemain notre vol de retour durant lequel nous
aurons déjà des échanges sur notre éventuel prochain séjour ... PV
|
Information
Générale
L’équipe de cette année était composée de Sonja Brambati, Giulio Ceppi, Eric Chabert, Camillo Gerosa, Cesare Mauri, Franco Scotti, Alessandro Pozzi, Pascal Tillard, Ruggero Vaia, Paolo
Vitali, Steven Wall.
Acoompagnée de nos amis Mongols:
Erke, Damia, Baatar, Andra, Bogii, Bihaa e Gandaa.
Assistance: le vélo sans assistance, avec les sacs, l’eau, la
nourriture, sans connaître les pistes à emprunter est très difficile et
nécessiterait certainement deux fois plus de temps tout en reposant
partiellement sur les familles nomades pour l’hospitalité et certains
ravitaillements.
La meilleure période: Septembre est sans
doute le mois de prédilection en raison d’une météo plus stable. Mais
il ne faut pas sous-estimé la puissance des torrents et rivières en cas
de pluie. Leur traversée peut se réveller périlleuse.
Altitude: nous avons toujours voyagé entre 1500 et 2100 mètres
d’altitude, avec quelques passages de cols plus élevés (altitude
maximum de 2315m).
Température: La nuit et au petit matin dans la taïga où vivent les
rennes, en septembre les températures sont déjà négatives. Mais pendant
la journée et sous un beau soleil il est possible d’atteindre les 20°c.
Visa: Vous avez besoin d’un visa touristique
de 30 jours. L’entrée en Mongolie doit avoir lieu dans les trois mois
suivant son obtention. Depuis le site web de l’Ambassade Mongolie, vous
pouvez télécharger le formulaire à remplir et à envoyer accompagné
d’une photo et de la preuve du paiement du visa.
Vol: Les vols Aéroflot (via Moscou) sont
généralement les plus confortables, il est aussi possible de ralier
Oulan Bator avec Air China (via Pékin) parfois moins cher mais un peu
plus long.
Change: En spetembre 2016, un Euro correspondait à 2500 Tughrik
Mongols. Le coût de la vis est beaucoup plus faible qu’en Europe. Mais
pour les touristes, les agences de voyages locales affichent maintenant
des prix élevés tant en Euros qu’en Dollars.
Vélo: Le col entre le lac Hovsgol et Renchinlhumbe est très
difficile, avec plusieurs gués à franchir et un dernier tronçon très
pierreux. Pour le reste, nous avons essentiellement emprunté des bonnes
pistes de terre. Pour rejoindre le camp du peuple des rennes, il est
préférable d’avoir des chevaux. Nous avons essayé en vélo, mais après
deux heures passées dans les marécages de la Taïga nous les avons
abandonnés pour continuer à pied pendant 4 heures à travers les marais
et les sols spongieux.
Prendre le sien ou louer: Sur un vol international pour mettre
votre vélo en soute, vous devez payer un montant forfaitaire qui dépend
de la compagnie aérienne. Dans les vols intérieurs, la limite de poids
est de 15 kg, y compris les bagages à main, mais la taxe pour la
surcharge est assez faible. Certaines agences locales ont des vélos à
louer, mais vérifiez-en bien la qualité !
Equipement: Même si vous
passez par une agence locale, apporter toujours le matériel pour les
réparations de base des vélos (pneu, chambre à air, rustine, maillon
chaîne, dérive chaîne ...).
Crevaison:
Très rare, les pires danger sont, en dehors de certains passages au
pierres acérées, les tessons des bouteilles de vodka cassées ... mieux
vaut avoir des ces conditions des pneus robustes, des bandes entre le
pneu et la chambre à air.
Cartographie: Il y a une cartographie Russe
au 500 000ième, disponible sur une site web. Sur place dans les grands
magasin d’Etat, vous trouverez des cartes touristiques très vagues
(échelle 2.000.000) et un Atlas Routier au 1.000.000 qui est
certainement faute de mieux celui à prendre.
Ou dormir: Le meilleur logement est sans nul doute les camps fixes
de Yourtes qui sont utilisés par les touristes et les voyageurs. Ils
sont semblables à nos campings avec douches et WC communs. Généralement
une yourte de grande taille (ou un batiment en dur) sert de restaurant.
La yourte où vous dormirez a un diamètre d’environ 5 mètres et est
conçue pour 2 ou 3 personnes. Un poêle à bois rudimentaire au centre
permet d’assurer une température acceptable. Malheureusement sur cette
itinéraire il n’y a que deux camps de yourtes. L’un sur les rives du
lac Hovsgol et l’autre à Tsagaannuur (nous l’avons trouvés
fermé!). Nous avons utilisés les autres fois nos tentes à
l’exceptions de deux nuits passées chez l’habitant au village de
Renchinlhumbe et Ulaan Uul. A Tsagaan Uul il y a un “Hôtel” (dortoir
rudimentaire sans salle de bain).
Electricité:
Le 220V, les prises sont identiques aux autres mais sans la terre.
Seulement les plus grands camps de Yourtes et les villes sont reliés au
réseau 220V, généralement grâce aux pannaux solaire ou aux générateurs.
Pour recharger vos batteries il est utile d’avoir une prise “allume
cigare” que l’on branche dans les vans.
Téléphone:
en dehors de la capitale il y a du réseau à quelques dizaines de
kilomètres des grandes villes, bien que maintenant la couverture
augmente rapidement, la Taïga reste isolée.
Vêtements:
l’équipement classique du cycliste, compété par un sweatshort, d’une
veste waterproof et de vêtements chaud pour les matins et les soirs qui
peuvent être frais à cette saison, sans oublier un bon duvet... Les
tentes et le matériel de cuisine sont normallement fournis par l’agence
de voyage si vous en utilisez une, autrement vous devez y penser.
Nourriture:
à moins que vous ne soyez végétarien, il n’y a aucun problème pour la
nourriture qui est variée mais toujours à base de viande (boeuf,
chèvre, mouton, cheval et yack) accompagnée de quelques légumes, de
pâtes, de pain, le lait, le yogourt et le chocolat complète
l’ensemble...
GPS:
sur le web vous pouvez trouver des cartes gratuites ayant une
résolution suffisante pour le voyage. L’un d’eux est l’OSM (Open Street
Map) également disponilble pour le vélo.
Bon voyage! PV
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